Les législateurs avancent des propositions pour permettre aux forces de police de toute l'UE de relier leurs bases de données de photos, des millions de photos de visages, et d'utiliser des algorithmes de reconnaissance faciale.
L’échange automatisé de données dans le cadre de la coopération policière : Prüm II
Prüm II est une proposition de règlement relatif à l'échange automatisé de données pour la coopération policière dans l'UE - faisant suite aux décisions de Prüm.
Prüm a été adoptées en 2008, consistant à l'époque de renforcer la coopération transfrontalière dans l'échange d'informations entre les autorités chargées de la prévention et de l'enquête d'infractions pénales, pour lutter contre la criminalité internationale.
" Au cours des 15 dernières années, les forces de police à la recherche de criminels en Europe ont pu partager entre elles des empreintes digitales, des données ADN et des informations sur les propriétaires de véhicules. Si les autorités françaises soupçonnent que quelqu'un qu'elles recherchent se trouve en Espagne, elles peuvent demander aux autorités espagnoles de vérifier les empreintes digitales dans leur base de données. "
Prüm II aurait pour but de renforcer l'automatisation, les processus d'harmonisation et les normes communes, remplacerait la décentralisation par la centralisation des données (LISA et EUROPOL), permettrait plus d'interopérabilité dans les systèmes d’information de l’Union.
. La propostion Européenne «Prüm II» en français
Prüm II propose aussi d'élargir les informations échangées :
Par plus d'images comme les photos et informations provenant des permis de conduire, d'images fixes de caméras de vidéosurveillance, des photos des médias sociaux, des images du téléphone d’une victime...
L’expansion de la reconnaissance faciale en Europe
Inclusion d'images faciales et algorithmes de reconnaissance facialeLa plus controversée est la reconnaissance faciale en temps réel (exemple caméra dans les espaces publics).
Des dizaines de villes américaines sont allées jusqu’à interdire aux forces de police d’utiliser cette technologie, l'identification des personnes étant peu fiable ou ayant une marge d'erreur beaucoup importante.
Le contrôleur européen de la protection des données (CEPD), qui supervise la façon dont les organes de l’UE utilisent les données dans le cadre du RGPD, a critiqué l’expansion prévue de Prüm :
« La recherche automatisée d’images faciales n’est pas limitée uniquement aux crimes graves, mais pourrait être effectuée pour la prévention, la détection et l’investigation de toute infraction pénale, même mineure », Wojciech Wiewiórowski
Autre préoccupation, les bases de données de la police sont souvent mal constituées.
Exemple, en juillet 2021, la police néerlandaise a supprimé 218 000 photos, des images incluses à tort dans sa base de données de reconnaissance faciale.
Pour l’Union européenne (débat toujours en cours ) " Avec Prüm II, il ne s’agirait en fait pas de surveiller la population civile, mais plutôt de créer un répertoire des personnes déjà inculpées (et de celles à venir) à l’échelle européenne. Avec la reconnaissance faciale dite rétrospective, il sera “seulement” possible de comparer des images trouvées sur des caméras de surveillance, des téléphones ou des papiers d’identité, à un fichier européen de personnes ayant déjà eu affaire à la justice. "
En savoir + :
. L'UE se prépare à construire un énorme système international de reconnaissance faciale - developpez.com avril 2022
. L'Europe construit un énorme système international de reconnaissance faciale - Wired avril 2022
. La coopération Police - Justice - CNIL
. Vie privée : Clearview renforce son inquiétant arsenal de reconnaissance faciale
. En quoi la vidéosurveillance algorithmique est-elle illégale ? - Technopolice avril 2022