Article modifié le 11 juillet 2024
Courriers électroniques, messageries instantanées, moteurs de recherche, réseaux sociaux, stockage dans le cloud, surfer sur internet, utiliser une application, regarder une vidéo en streaming, discuter en visio... Toutes ces activités qui paraissent aujourd’hui "naturelles" pour beaucoup nombre d’entre sont loin d’être sans conséquence pour l’environnement.
En 2019, le coût énergétique du numérique en France représente environ 3 % de la consommation énergétique finale du pays, soit entre 8 et 12 % de la consommation électrique totale (environ 45 à 56 TWh - en 2019 la production française d’électricité était de 537,7 TWh, réf. EDF). Les équipements des utilisateurs, tels que les ordinateurs, les tablettes et les smartphones, représentent les trois quarts de cette consommation, tandis que les centres de données (datacenters) représentent environ 18 %.
> Numérique et consommation énergétique - gouv.fr 09/2019
Exemple
" Lorsqu’un internaute génère une requête à destination d’un moteur de recherche, il mobilise différents équipements matériels, physiques et virtualisés, et des infrastructures logicielles. Le matériel mobilisé comporte un équipement terminal (PC, smartphone, tablette) pour générer la requête et recevoir les résultats de la recherche, un ensemble de réseaux pour transporter les paquets de données et plusieurs serveurs d’un centre de données pour traiter la requête. "
> Le vrai coût énergétique du numérique - interstices.info 10/2022
L'Arcep - son rapport « Pour un numérique soutenable » édition 2024
1. Les émissions de gaz à effet de serre des opérateurs télécoms progressent, portées par la croissance des usages
2. La consommation énergétique des réseaux mobiles progresse, tandis que celle des réseaux fixes baisse
3. La consommation électrique des box et décodeurs tv est très variable selon les modèles et plus de trois fois supérieure à celle des réseaux fixes
4. La consommation énergétique des réseaux fixes et des box dépend peu du trafic de données, contrairement à celle des réseaux mobiles
5. La part des téléphones reconditionnés dans les ventes des opérateurs reste très faible
...
Les principales sources de consommation d'énergie numérique en France sont les suivantes :
1. Les équipements des utilisateurs tels que les ordinateurs, les tablettes et les smartphones, qui représentent environ les trois quarts de la consommation d'énergie numérique en France.
2. Les centres de données, qui représentent environ 18 % de la consommation d'énergie numérique en France. Les centres de données sont des installations qui hébergent des serveurs informatiques en réseau utilisés pour le stockage et le traitement des données.
3. Les réseaux, qui représentent une part plus faible de la consommation après les équipements des utilisateurs et les centres de données. Les réseaux sont nécessaires pour connecter les utilisateurs et les centres de données.
En ce qui concerne :
1. Le courrier électronique : La consommation d'énergie des serveurs de messagerie et des appareils utilisés pour y accéder (ordinateurs, smartphones, etc.) est relativement faible par rapport à d'autres services numériques.
2. Le smartphone : Les smartphones sont une source importante de consommation d'énergie numérique, car ils sont toujours connectés à l'internet et effectuent diverses tâches telles que la navigation, les jeux et le streaming vidéo.
3. La vidéo en continu : Les services de vidéo en continu tels que Netflix, YouTube et Amazon Prime Video consomment une quantité importante d'énergie numérique, car ils nécessitent des serveurs puissants pour stocker et traiter de grandes quantités de données vidéo.
4. La visioconférence : Les services de visioconférence tels que Zoom, Skype et Google Meet consomment également de l'énergie numérique, car ils nécessitent des serveurs puissants et une infrastructure de réseau pour prendre en charge la communication vidéo et audio en temps réel.
MAPAO n'est pas joignable en visioconférence.
Vous pouvez contacter mapao par tél. 09 53 62 25 80 (en audio !) et/ou par mail
Pour 2 raisons : énergivore et manque confidentialité
Zoom, Google Meet et Microsoft Teams... sont soumis au droit américain (FISA, Cloud Act, Patriot Act).
Quelle est la contribution des usages numériques d'un Français moyen à son empreinte carbone chaque année ?
Selon une étude de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), les usages numériques d'un Français moyen contribuent à l'émission d'environ 250 kg de CO2 par an. Cela équivaut aux émissions de carbone produites par une voiture parcourant 2 000 km ou consommant 1 500 litres d'essence.
L'étude a révélé que la majorité de ces émissions proviennent de la production et de l'élimination des appareils numériques, ainsi que de la consommation d'énergie des centres de données et des réseaux. L'étude note également que l'empreinte carbone de l'utilisation numérique peut varier considérablement en fonction de facteurs tels que le type d'appareil, les habitudes d'utilisation et la source d'énergie utilisée pour alimenter les services numériques.
Pour donner un ordre d'idée, l'empreinte carbone des usages numériques en France est à peu près équivalente aux émissions de 100 000 voitures parcourant chacune 2 000 km par an.
Alors que l'utilisation des technologies numériques continue de croître, il est important de prendre en compte l'impact environnemental de ces technologies et de prendre des mesures pour réduire leur empreinte carbone.
Pour calculer votre empreinte carbone à partir de votre utilisation numérique, vous pouvez suivre les étapes suivantes :
1. Estimez votre consommation d'énergie : Commencez par estimer la quantité d'énergie que vous utilisez pour vos activités numériques. Cela comprend l'énergie utilisée par vos appareils, tels que votre ordinateur, votre smartphone et votre télévision, ainsi que l'énergie utilisée par votre connexion internet et tous les autres services numériques que vous utilisez. Vous pouvez utiliser un calculateur de consommation d'énergie en ligne pour vous aider à estimer votre consommation d'énergie.
2. Calculez l'intensité carbone de votre consommation d'énergie : Une fois que vous avez une estimation de votre consommation d'énergie, vous devez calculer l'intensité carbone de cette énergie. Celle-ci est généralement mesurée en grammes d'émissions de CO2 par kilowattheure (kWh) d'énergie consommée. Vous pouvez utiliser un facteur d'intensité carbone pour votre région ou votre pays pour effectuer ce calcul.
Par exemple, en France, l'intensité carbone de l'électricité est d'environ 250 g de CO2/kWh.
3. Calculez votre empreinte carbone : Une fois que vous connaissez l'intensité carbone de votre consommation d'énergie, vous pouvez calculer votre empreinte carbone en multipliant votre consommation d'énergie par l'intensité carbone.
Par exemple, si vous estimez que votre consommation d'énergie pour vos activités numériques est de 1 000 kWh par an et que l'intensité carbone de votre consommation d'énergie est de 250 g de CO2/kWh, votre empreinte carbone sera de 1 000 kWh x 250 g de CO2/kWh = 250 kg de CO2 par an.
Allez ... pour vous aider !
> Une calculatrice pour évaluer son empreinte environnementale numérique professionnelle
. My Impact> Mesurez facilement l'empreinte carbone des mails, du streaming ou de la visioconférence et comparez l'impact de ces usages à celui de la construction de vos appareils
. impactco2
Et dans un futur proche ?
La demande croissante de services numériques et la prolifération des appareils connectés contribuent à l'augmentation de la consommation électrique dans le monde. Les télévisions et les objets connectés, en particulier, devraient représenter une part croissante de l'impact environnemental du numérique à l'avenir.
" Le besoin de calcul informatique pour l’IA a été multiplié par un million en six ans et il décuple chaque année " Sundar Pichai, le 14 mai 2024.
" Pour nourrir les immenses besoins de ChatGPT et autres outils d’intelligence artificielle, le secteur de la tech multiplie les centres de données. Ces usines du numérique sont de plus en plus nombreuses, de plus en plus puissantes et de plus en plus voraces en énergie."
> Derrière l’IA, la déferlante des data centers - Le Monde juin 2024
IA et transition écologique : les liaisons dangereuses ?
Avec Guillaume Pitron
juin 2024 - Thinkerview
L'essor de l'économie numérique a des répercussions de "plus en plus graves" sur l'environnement, entre la consommation d'eau et d'électricité des centres de données et l'épuisement des matières premières, avertit l'ONU.
> Économie numérique: l'ONU met en garde contre ses conséquences "plus en plus graves" sur l'environnement - juillet 2024
> Les résumés de recherche fournis par l'IA consomment 10 fois plus d'énergie qu'une recherche normale sur Google, d'après des rapports - intelligence.artificielle.developpez.com
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